Comment faire une carte mentale ? 1/ A la main, sur papier

Complémentaire de ce billet de blog, cette vidéo comporte des démonstrations :

Cet article est destiné à vous donner envie de pratiquer les cartes mentales, appelées aussi mind maps. Après avoir caractérisé ce qu’est une carte mentale, nous nous intéresserons à la réalisation d’une carte faite à la main. Un prochain article sera consacré à la carte sur ordinateur.

Qui n’a jamais connu une panne d’idées face à un texte à rédiger, la préparation d’un cours, d’une réunion ? Jack London disait que lorsque l’inspiration ne vient pas, il faut lui courir après avec un gourdin. Il existe une méthode plus pacifique et efficace qui vous poussera à prêter attention aux idées prêtes à émerger : celle des cartes mentales, que j’utilise régulièrement pour l’écriture des articles de ce blog ; elle est aussi très utile pour qui souhaite simplement gagner en efficacité.

Qu’est ce que le Mind Mapping ?

La méthode des cartes mentales (ou mind mapping) a été élaborée par le psychologue Tony Buzan durant les années 70. Il s’agit de représenter vos idées sous une forme visuelle, associant le dessin et l’écriture, ce qui permet d’accéder à une pensée mobilisant et stimulant la créativité comme la rationalité.
Le thème de la carte est placé au centre, de là irradient les idées principales puis secondaires. Les cartes peuvent être réalisées directement à la main, sur une feuille blanche : plus bas, je vais essayer de vous expliquer comment faire une carte sur papier. Elles peuvent être aussi réalisées directement sur ordinateur, à l’aide de logiciels spécifiques — la méthode sera la même, cependant l’outil informatique amènera des possibilités supplémentaires, cela sera l’objet du prochain article.

Voici l’exemple d’une carte mentale

J’ai pris l’exemple de la préparation d’un voyage à New York, la carte doit me permettre de réfléchir à mon organisation. Je l’ai faite rapidement selon les principes du mind mapping : le sujet est au centre —  vous aurez peut-être reconnu la statue de la Liberté. De là partent les branches principales, puis les branches secondaires.
Les cartes peuvent être faites à la main, sur du papier blanc, ou sur ordinateur avec des logiciels spécifiques : cette dernière possibilité sera le sujet d’un prochain article sur ce même blog.

Quelles applications pour les cartes mentales ?

Comme le dit l’encyclopédie Wikipedia : « comme pour d’autres outils de schématisation, les cartes mentales peuvent être utilisées pour générer, visualiser, structurer et classer des idées, aider à étudier et à organiser l’information, résoudre des problèmes, prendre des décisions et écrire. »
Il peut s’agir de remue-méninges (brainstorming), seul ou en collaboration : les idées qui émergent seront insérées dans la carte telles qu’elles viennent.
Il peut s’agir d’une prise de notes à partir d’un discours oral, un cours ou une réunion : les notes seront prises à la volée. En ce cas, comme pour une prise de notes à partir d’un discours écrit, les idées collectées seront disposées sur la carte en utilisant la structure de la carte mentale.
Les cartes mentales pourront accompagner des actions concrètes, dans le cadre d’une gestion des tâches. Elles peuvent servir à amorcer un projet d’écriture, à apprendre une langue, une matière : les usages sont innombrables, dans les domaines de la vie personnelle, des études, de la vie professionnelle ; il serait vain de chercher à établir une liste exhaustive.

Comment faire une carte écrite et dessinée à la main ?

Une légende veut que la NASA dût dépenser une fortune pour fabriquer des stylos adaptés à ses voyages dans l’espace après avoir constaté que les stylos ordinaires ne convenaient pas, tandis que les Russes employaient avec succès de simples crayons de papier. Cette histoire nous rappelle que la simplicité des moyens peut être bénéfique : faire une carte à la main directement sur une feuille de papier peut effectivement être une source de plaisir, et la faible exigence matérielle rend l’exercice plus accessible, notamment en milieu scolaire.
Alors que l’écriture linéaire habituelle ordonne nos idées selon un agencement logique, syntaxique, grammatical, vous allez pratiquer une méthode visuelle destinée à capturer simplement vos pensées telles qu’elles viennent, en écrivant, en dessinant. Tout partira d’une idée principale : le thème de la carte, d’où jailliront, sans se soucier de leurs liens, des idées secondaires. Pour que la carte soit agréable et source d’inspiration, nous utiliserons des mots-clefs, des couleurs, des images.

Quels outils sont nécessaires pour une carte faite à la main ?

Une feuille blanche A3 ou deux feuilles A4 côte à côte feront très bien l’affaire, ainsi que des crayons ou des feutres de couleurs.
Pour la carte que j’ai faite à l’occasion de cet article de blog, je me suis servi d’une seule feuille A4, car je voulais facilement la scanner. C’est insuffisant pour qui souhaite ajouter de nombreux détails.

Etape 1 : le coeur, sujet de la carte

Le sujet de la carte devra être placé au centre. Il est conseillé de le dessiner : l’image facilitera le repérage du sujet, et pourra vous inspirer afin de trouver de nouvelles idées. Il n’est pas nécessaire d’être un expert en dessin (ce n’est pas mon cas, vous pouvez le constater) et si l’inspiration ne vous vient pas, vous pouvez coller une image préalablement découpée, ou dessiner des lettres en forts caractères.
À partir du sujet central, les idées vont « irradier », « rayonner » vers l’extérieur.

Etape 2 : les branches principales

L’étape suivante est celle de l’écriture rapide des thèmes principaux qui vous viennent à l’esprit, sous forme de mots-clefs et d’images. Pour cela, dessinez des « branches » assez épaisses, porteuses des idées qui vous viennent à l’esprit, sous forme de mots-clefs. Afin de stimuler votre imagination, jouez avec les couleurs différentes : cela devrait lors de la lecture de votre carte vous aider à vous concentrer sur une zone spécifique.

Etape 3 : les branches secondaires

À cette étape, ajoutez des branches secondaires (en lien, bien sûr, avec les branches principales.) Ainsi, pour prévoir des sorties à New York, les idées qui me viennent sous forme de mots-clefs sont : musées, parcs, quartiers, panoramas. Plus tard, il pourra y avoir davantage de détails avec des niveaux de branches supplémentaires. Notez l’épaisseur plus fine des branches secondaires afin de faciliter la lisibilité des grandes cartes.

Étape 4 : enrichir la carte

Lorsque tous les détails – mots-clefs ou images clefs ont été ajoutés à votre carte, vous pourrez y ajouter des enrichissements : il s’agit de symboles qui ajoutent du sens à vos idées : ainsi, des « nuages » souligneront l’importance d’une idée tandis que des « relations » établiront des liens.

Un « nuage » a été ajouté pour attirer l’attention sur l’importance des démarches à mener en vue du voyage.

Des « relations » représentées sous la forme de traits entre deux branches signifient qu’un lien peut être établi entre ces idées. Sur la carte, j’ai dessiné un trait entre le budget et les sorties : un budget conséquent permettra plus de distractions. Une autre relation entre le budget et le transport pourra me rappeler que des économies faites sur le transport soulageront les autres postes de dépenses.
D’autres symboles : des accolades, des images symboles d’avertissements, de priorités pourraient être ajoutées. En pratiquant, vous développerez des codes personnels.
Ce temps d’enrichissement de la carte, qui correspond à un temps de réflexion est très plaisant, du fait de l’utilisation d’images, de couleurs. L’ajout de ces symboles vous aidera à réfléchir quand votre carte sera terminée. Les mêmes opérations réalisées sur un texte rédigé seraient moins agréables et chronophages.

Les limites de la carte écrite et dessinée à la main

Une feuille et quelques crayons suffisent pour faire des cartes mentales à la main sur papier, qui demandent moins de moyens que les cartes informatiques. Elles seront utiles pour qui souhaite découvrir la méthode, ou quitter son écran d’ordinateur pour un moment de créativité et de découverte. En procédant ainsi, il sera cependant plus difficile d’obtenir un résultat soigné et présentable. La capitalisation, l’échange autour du travail effectué sera aussi plus difficile qu’en travaillant sur ordinateur : la carte écrite et dessinée directement sur le papier sera le plus souvent réservée pour un usage personnel.

L’article suivant est consacré à la carte mentale réalisée sur ordinateur : Comment faire une carte mentale ? 2/ Avec l’outil informatique
Un autre article de ce blog sur le thème des cartes mentales peut vous intéresser : « Comment les cartes mentales peuvent vous aider à structurer un texte ».

Conseils de lecture

Voici quelques conseils de lecture, des livres et des sites à consulter au sujet des cartes mentales :
Buzan, Tony. Une tête bien faite. Éd. d’Organisation, 1974.
Buzan, Tony. The Ultimate Book of Mind Maps. Harper Thorsons, 2012.
Delengaigne, Xavier. La Boîte à outils du Mind Mapping. Dunod, 2014.
Delvaux, Benoît. Des idées à la carte: Mind Mapping et Cie pour manager de 180 ° à 360 °. EMS, 2009
Urfist de Paris, Cartes heuristiques : éléments théoriques et usages en contexte universitaire, 2012
http://urfist.chartes.psl.eu/cartes-heuristiques-elements-theoriques-et-usages-en-contexte-universitaire-1
Formation 3.0 http://format30.com/
Heuristiquement : http://www.heuristiquement.com/
Pétillant : http://www.petillant.com/

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